Tout conseil de fondation doit considérer l’élaboration d’un plan de relève comme une mission et mettre celui-ci en œuvre en fonction de la réalité de sa fondation.
Conformément au rapport sur les fondations en Suisse de 2019, les 13 169 fondations d’utilité publique avaient, fin 2018, 69 490 mandats de conseillers de fondation à attribuer. La proportion de femmes atteignait 28 pour cent. Près de 92 pour cent des conseillers de fondation avaient un seul mandat. Lorsqu’un dixième des mandats est vacant chaque année, près de 7000 personnes doivent être recrutées. La tranche d’âge des 50–70 ans pourrait être nettement surreprésentée dans les conseils de fondation. Il n’y a pas besoin de justifier le fait que pourvoir des postes vacants de façon à ce que les conseils de fondation ne vieillissent pas, que la proportion de femmes augmente et que les nouveaux membres apportent les compétences nécessaires nécessite de gros efforts.
Le choix des conseillers de fondation peut se dérouler de multiples façons: il peut être fait partiellement ou totalement par le fondateur ou son successeur, par cooptation, par désignation par des tiers ou par un membre d’office.
Dans les statuts ou le règlement peuvent figurer des clauses sur le nombre de membres, la durée des mandats ainsi que la limite du nombre de mandats et la limite d’âge. Les deux derniers instruments présentent l’avantage de souvent éviter des discussions difficiles sur les retraits volontaires. En revanche, l’inconvénient est qu’il faut aussi se séparer de personnes compétentes et engagées.
S’identifier au but poursuivi par la fondation est une condition de base pour devenir membre d’un conseil de fondation mais ce n’est souvent pas une motivation suffisante pour y agir. Être conseiller d’une grande fondation connue confère un certain prestige social. Parfois, ce type de fondation verse aussi des indemnités qui vont au-delà du simple remboursement de frais. Pour elles, recruter est nettement plus facile que pour les fondations qui agissent dans l’ombre et disposent de faibles moyens financiers.
Les conseils suivants peuvent aider à planifier la relève dans un conseil de fondation:
- Demander régulièrement au sein du conseil qui souhaite rester en poste et combien de temps. Se séparer de plusieurs membres (importants) en même temps peut être problématique mais peut aussi permettre de prendre un nouveau départ en termes de contenu et d’atmosphère.
- Actualiser régulièrement les conditions de nature technique et temporelle pour les membres du conseil de fondation.
- Recueillir régulièrement les noms de possibles membres futurs du conseil de fondation.
- Éventuellement mettre en place un comité de nomination fixe qui réfléchit aussi à l’attribution des rôles (président, responsable financier, etc.). Dans les petites structures, cette responsabilité peut être assumée par une seule personne.
- En cas de participation du fondateur ou de tiers: échanger régulièrement sur la planification de la relève.
- Si cela est nécessaire et possible d’un point de vue juridique, modifier les clauses dans les statuts et le règlement qui compliquent la planification de la relève.
- Vérifier les mesures non monétaires pour améliorer l’attractivité du mandat.
- Selon les situations, étudier la possibilité d’un accompagnement professionnel dans le processus de recrutement.
- Inscrire les postes vacants sur des plateformes comme la bourse de l’emploi de GGG Benevol.
Le fait de suivre l’un ou l’autre de ces conseils n’est pas déterminant. En revanche, il est important de considérer l’élaboration d’un plan de relève comme une mission et de la mettre en œuvre. Toutefois, s’en tenir aux deux règles suivantes est insuffisant: seule une personne qui nomme elle-même son successeur peut se retirer; une personne qui se force à accepter un mandat est, en soi, douteuse.