Pour mettre en œuvre le plan, il faut non seulement le bon état d’esprit et une équipe bien rodée, mais aussi l’outil adéquat: par exemple le processus «Kill your Darling». Le coach externe soutient le développement de la plateforme afin de la construire sur des bases solides et la centrer sur la clientèle.
Créée en 2014, StiftungSchweiz a lancé un processus de transformation fin 2022. À quel point avez-vous envie de changement?
Le changement est un élément central de mon activité dans les réseaux sociaux. Je me sens très à l’aise dans un environnement en mutation, j’aime essayer de nouvelles choses et tester ce qui fonctionne et comment. Il faut du courage pour admettre que des erreurs peuvent se produire ou pour accepter que l’on n’obtienne pas l’effet souhaité. Mais ce feedback immédiat, pas toujours positif, est précieux.
Dans un premier temps, l’accent est mis sur le catalogue de prestations pour les fondations donatrices. Quels sont tes attentes ou tes espoirs à cet égard?
J’attends avec impatience la réaction du groupe cible constitué des fondations donatrices, que nous approchons actuellement de manière active. J’espère qu’elles seront motivées, tout comme nous, pour participer activement à la transition numérique du secteur. L’expérience que j’ai acquise lors d’une précédente activité dans une organisation à but non lucratif m’a montré que ce n’est pas toujours facile. Les structures figées freinent souvent le travail, car il faut aussi apprendre à collaborer. Cela prend beaucoup de temps dont on a besoin ailleurs. Mais il faut indéniablement un élan de changement. L’ouverture d’esprit est là, mais commencer à changer demande beaucoup de travail. D’autres secteurs sont, à mon avis, déjà un peu plus avancés.
StiftungSchweiz est en train de se transformer elle-même. Comment le vis-tu?
Le travail dans une start-up est très vivant. Dans une petite structure, on peut faire bouger beaucoup de choses en peu de temps. Je trouve donc très bien qu’à cette étape, nous puissions encore essayer beaucoup de choses et tirer le meilleur parti des ressources disponibles.
Faut-il pour cela des impulsions extérieures par un accompagnement professionnel externe?
Je pense que c’est très utile. Une équipe bien rodée est souvent l’arbre qui cache la forêt. On ne voit plus ses propres erreurs et on s’appuie souvent sur ses propres hypothèses, par exemple en ce qui concerne la perspective de la clientèle. Jusqu’à présent, nous n’avons probablement pas assez validé ces hypothèses. En d’autres termes: nous avons fait des suppositions sur notre groupe cible et ses souhaits et nous ne nous sommes pas assez interrogés sur leur pertinence. Nous avions peut-être eu un peu peur d’écouter les opinions de notre clientèle (rires). En tout cas, il est clair que cela demande du temps de développer un bon produit et de le tester. C’est sans aucun doute le bon moment de considérer les processus et les méthodes du point de vue d’experts externes et de suivre leurs instructions d’amélioration. Traverser ce processus en tant qu’équipe est très fédérateur.
Le coup d’envoi a été donné le 1er décembre 2022 avec l’atelier sur le thème «Customer Centricity». Que retires-tu de cette journée pour ton travail?
Je trouve passionnante et courageuse l’approche qui consiste à ne pas voir le processus de manière linéaire, mais à avancer par petites étapes et à faire des boucles de retour lorsque l’on constate que le résultat n’y est pas encore. Cela permet de reconnaître à temps que certains produits ne sont tout simplement pas souhaités ou qu’ils doivent encore être affinés. Cette façon de penser est convaincante.
«Kill your Darling»:. savoir lâcher prise et repartir à zéro. Souvent plus facile à dire qu’à faire?
Oui, il faut pouvoir le faire. Il est judicieux de remettre régulièrement en question ses propres processus ainsi que ses produits et de ne pas avoir peur de faire marche arrière. C’est justement dans une start-up que l’on a le sentiment de devoir toujours produire et sortir des nouveautés. C’est pourquoi je trouve que la remarque sur le «regard en arrière» est très utile.
Qu’est-ce que cela signifie concrètement pour StiftungSchweiz? Retour à la case départ?
Heureusement, non! Car l’idée de notre fondateur, Peter Buss, est toujours visionnaire et notre plateforme a du succès sur le marché. Mais nous ne sommes pas encore parvenus à impliquer réellement tous les participants et participantes du secteur. Pour y parvenir, nous devons aller à leur rencontre, les laisser parler, les écouter et essayer de répondre à leurs besoins. Les idées concrètes et fonctionnelles doivent être identifiées étape par étape. Lors de l’atelier, nous les avons regroupées en catégories. Cela permet de savoir quels sont les besoins les plus fréquents et comment ils doivent être pris en compte dans le développement de la plateforme. Nous allons nous interroger sur certains produits de manière ciblée et décider lesquels nous allons conserver ou quels «darlings» nous allons «tuer». Je suis impatient et me réjouis de ce voyage commun au sein de l’équipe et avec notre clientèle, nos utilisateurs et utilisatrices.