La numérisation a simplifié le traitement des données à certains égards. Mais elle comporte aussi de nouveaux risques. Dans l’étude de Horak/Baumüller parue en 2018 (enquête du Controller-Institut autrichien), 88 pour cent des institutions interrogées ont cité «le renforcement des exigences en matière de sécurité des données» comme le principal inconvénient attendu de la numérisation.
Sécurité des données
La sécurité des données a pour objectif technique de protéger les données de toute nature contre la perte, le vol, la manipulation et autres menaces dans une mesure suffisante. C’est la direction d’une entreprise qui est responsable de la sécurité des données. Le contrôle relève de la responsabilité de la direction stratégique. Des mesures organisationnelles et techniques appropriées doivent être prises.
Protégez vos données en adoptant les mesures suivantes:
- Installez un contrôle d’accès adéquat à vos locaux et en particulier à l’infrastructure informatique ainsi que des restrictions d’accès aux données
- Utilisez des mots de passe suffisamment complexes ou une authentification multiple
- Utilisez des droits d’utilisateur restreints de sorte que, par exemple, les fichiers système ne puissent pas être modifiés
- Mettez à jour vos logiciels
- Désinstallez les logiciels obsolètes, dangereux et inutilisés
- Créez des sauvegardes sur un support de stockage séparé, dans un deuxième centre de données avec mise en miroir redondante ou en utilisant des solutions de cloud computing.
- Installez un antivirus
- Installez un pare-feu
- Désactivez les contenus actifs
- Crypter les données sensibles, notamment en cas de transmission de données
Toutes ces mesures ne seront toutefois d’aucune utilité si les employés font preuve d’insouciance. La sensibilisation et les compétences des employés à ce sujet doivent donc être une priorité absolue. Outre des mesures techniques, un système de sécurité efficace envisage également des mesures d’organisation et de personnel.
Protection des données
L’année dernière, l’UE a adapté la base juridique du traitement des données. En effet, le 25 mai 2018, le nouveau Règlement général sur la protection des données (RGPD) est entré en vigueur dans l’UE. Il est contraignant dans tous les pays de l’UE/EEE et établit de nouvelles normes dans le domaine de la protection et de la sécurité des données. Le Parlement suisse examine actuellement le projet qui a pour but de réviser entièrement la loi sur la protection des données. Ce projet de loi se fonde sur les normes européennes. À l’avenir, les organisations à but non lucratif suisses seront également confrontées à des exigences accrues en matière d’information, de documentation ou d’obligations étendues en matière d’information et de rapports, associées à des sanctions punitives sévères.
Les organisations à but non lucratif traitent des données personnelles, qu’elles proviennent de donateurs, de mécènes, d’employés ou de personnes de contact d’organisations partenaires. Tout traitement, tel que la collecte, la transmission ou le stockage de données personnelles, telles que le nom et l’adresse, est protégé par la loi sur la protection des données. Il suffit qu’une personne physique soit identifiable. Des exigences particulières s’appliquent aux données à caractère personnel particulièrement sensibles telles que les informations sur les opinions politiques, la santé, la protection sociale ou l’orientation sexuelle. Pour que ces données soient traitées licitement, des exigences supplémentaires en matière d’information de la personne concernée s’appliquent. Dans certaines circonstances, le consentement doit être obtenu.
Par le paiement d’un don, la participation à un événement ou l’inscription à un bulletin d’information, la personne ne donne aucun consentement général pour pouvoir utiliser ses données à d’autres fins.
Que le RGPD s’applique ou non en plus du droit suisse, il est nécessaire d’agir au sein des organisations à but non lucratif.
Vous devriez considérer les points suivants comme des mesures immédiates:
- Définir les responsabilités
- Identifier les gestionnaires de projet
- Libérer des ressources
- Assurer une assistance interne et externe
- Établir des rapports
- Obtenir une vue d’ensemble et fixer des priorités
- Documenter l’existence et le traitement des données à caractère personnel, notamment au moyen d’un répertoire de procédures
- Évaluer les risques
- Prendre et documenter les mesures techniques et organisationnelles en matière d’informatique
- Élaborer d’autres mesures et définir des priorités
- Mettre en place des processus
- Signaler les incidents liés à la protection des données
- Droits des personnes concernées (demandes d’information, de rectification et de suppression)
- Instaurer des nouveaux systèmes IT et évaluations des facteurs relatifs à la vie privée